On prévoit à Paris 10 à 25 canicules par an d'ici à 2050 si rien n'est fait

À Paris, la température moyenne pourrait augmenter de 4 °C entre 2071 et 2100, par rapport à la période 1976-2005. Il s’agit d’une conséquence du réchauffement climatique global. Cette tendance vaut pour la capitale et l’ensemble de l’Hexagone, où il faut s’attendre également à une diminution du nombre de jours de gel l’hiver et à l’augmentation du nombre de journées chaudes chaque année !

Selon les experts de Météo-France, il y aurait entre 10 à 25 canicules par an au lieu d’une en moyenne, sauf si des mesures internationales sont prises immédiatement pour limiter le réchauffement global. La canicule de 2003 pourrait devenir un été normal d’ici à 2050. "Les températures moyennes pourraient grimper de +2 °C à +4 °C" prévient l’Agence parisienne du climat.

La généralisation de la climatisation devrait s’imposer. Cependant, en maintenant une température intérieure supportable, cela pourrait en fait aggraver la canicule ! Car localement, les effets de bulles de chaleur seraient accentués par l’air chaud rejeté par un nombre accru de climatiseurs. Le nombre moyen de 49 journées estivales chaque année dans la capitale où la température dépasse les 25 °C, pourrait passer de 59 à 109 jours par an vers la fin du siècle.

Pour relever les défis de la transition écologique, un nouveau Plan climat a été voté au Conseil de Paris de mars 2018. Il définit la vision à long terme pour faire de Paris une ville neutre en carbone en 2050 et adaptée aux changements climatiques. Par son action, la Ville de Paris peut agir sur 20% des émissions de gaz à effet de serre émises sur le territoire, les 80% restant nécessitent l'implication de tous.

Dans le cadre de la Stratégie d’adaptation face au changement climatique (2015) et du nouveau Plan climat de Paris (2018), la Ville de Paris a initié la démarche de répertorier des îlots et parcours de fraîcheur à Paris. Il s’agit de définir, repérer, cartographier puis diffuser largement les lieux et itinéraires les plus frais à Paris en période de chaleur.

La création de 30 hectares d'espaces verts, la plantation de 20 000 nouveaux arbres dans Paris, la création de rues végétales, l'implantation de vergers et de potagers dans les écoles, le développement de l'agriculture urbaine, la reconquête de l'espace public avec par exemple l'aménagement des sept grandes places parisiennes ou encore la présence de la végétalisation sur les murs et les toits, sont quelques-unes des actions menées pour développer la place de la nature en ville.

Quatre-vingt-dix pour cent des Parisien·ne·s vivent dans un environnement pollué. Ce chiffre justifie à lui seul les décisions prises par la Ville de Paris sur l’interdiction des véhicules diesel à l’horizon 2024 et des véhicules essence à l’horizon 2030. La création d'une Zone à circulation restreinte (ZCR) désormais appelée Zone à faibles émissions (ZFE), poursuit sa route en 2019. Dès le 1er juillet, les véhicules catégorisés Crit'Air 4 sont à leur tour interdits de circulation dans Paris. La Ville incite aussi aux mobilités douces avec son plan vélo et l'usage des transports en commun.